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Et s'il faut raconter l’indicible?... un extrait du livre:

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"Comment raconter l'indicible? L'irracontable indicible? Que dire ou taire d’un tremblement de vie qui fracture tous les fondements sur lesquels on a érigé son identité et son existence?

Secousse si violente qu’il ne reste que des morceaux de soi et de vie, éparpillés, brisés, perdus.

 

On doit bien les rapailler ses morceaux, si on veut recommencer à vivre.

Mais longtemps, de fréquentes secousses replongent l’être dans ses peurs, sa rage, sa honte, son impuissance, et le forcent à se mettre à l’abri.

 

Avec le temps, le volcan se rendort et, peu à peu, on tente de maîtriser ses peurs, sa rage, sa honte, son impuissance.

Puis on essaie de recoller soi et sa vie, oui on essaie parfois à corps perdu, mais on fait face à l’impossibilité de les reconstruire comme avant.

Inéluctablement.

Alors on n’a pas le choix:

on doit trouver un nouveau sens aux morceaux qui ont survécu au séisme.

 

On se remet donc au travail:

faire autre chose de ses morceaux de soi et de vie rapaillés et, pourquoi pas,

une œuvre d’art pareille au Kintsugi."

Cet art japonais où on répare un vase brisé 

en comblant les fissures et les morceaux manquants avec de l'or.

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